février 5, 2021

21ème Siècle ou la Cacophonie Alimentaire

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Dernière mise à jour lemars 28, 2021

Notre société fait face à une situation de surabondance alimentaire, amenant le mangeur moderne à une individualisation de son alimentation. La manière de manger a fortement évolué depuis l'omniprésence de l'industrie agroalimentaire. Qu'en est-il alors de ce phénomène de modernité alimentaire ?

 

La surabondance alimentaire 

La modernité alimentaire est caractérisée par ce phénomène de surabondance alimentaire. Il résulte d'une forte augmentation de la disponibilité alimentaire liée aux progrès de la production et des échanges internationaux.

Dans ce contexte d'abondance, la mauvaise qualité des produits ultratransformés favorise le surpoids et l'obésité. Si l'équilibre alimentaire est désormais mis en avant afin de diversifier son alimentation, le concept du "manger un peu de tout" est dépassé. Ainsi, cette idée revient à mettre au même niveau les aliments issus de l'industrie agroalimentaire que les aliments végétaux et bruts. La diversité nutritionnelle tient sa réussite seulement dans la qualité des aliments consommés. "Manger un peu de tout" multiplie alors les aliments consommés, souvent bien trop gras et sucrés. 

Les repas traditionnels tendent également à disparaitre au profit de l'alimentation individuelle. Chacun se sert dans le réfrigérateur, avec une fréquence de grignotage importante qu'elle que soit le milieu social. La déstructuration des repas brouillent complètement les signaux de faim, et favorise les grignotages tout au long de la journée. L'idée étant de retrouver goût à une alimentation saine sans sacrifier la gourmandise. 


La transformation des pratiques alimentaires 

Notre alimentation a largement évolué ces cinquante dernières années, notamment le modèle alimentaire de notre société. En effet, les repas traditionnels sont devenus déstructurés du fait de l'individualisation de notre alimentation. Le mangeur moderne possède un choix très diversifié pour se nourrir. Il est ainsi plus autonome dans sa façon de manger, avec pour conséquences la diminution des repas en groupe et une augmentation du nombre de prises alimentaires dans une journée. 

L'alimentation constitue un réel objet de décisions quotidiennes pour le mangeur. La question prédominante devient "Que manger ?".  L'idée n'étant pas de porter un jugement sur ce nouveau modèle, mais un questionnement. La surabondance alimentaire expliquée précédemment constitue effectivement un frein pour l'accès à une alimentation saine, notamment à cause de produits ultratransformés proposés par l'industrie agroalimentaire. Or, l'individualisation de l'alimentation peut être une opportunité pour de meilleurs choix alimentaires, non imposés par un groupe.


L'alimentation et ses discours contradictoires

Autour des discours  liés à l'alimentation, une mosaïque d'informations est disponible, ce qui renforce leur nature cacophonique. Ces discours, qu'ils soient d'ordre moraux, diététiques ou identitaires, augmentent l'anxiété face à l'acte alimentaire. Le sociologue Fischler rend compte de cet état en décrivant la théorie de la gastro-anomie. Contrairement à la gastronomie (gastro : l'estomac et nomos : la règle, par extension les règles de ce qui se mange), la gastro-anomie est alors définie comme l'absence de règles relatives à ce qui se mange. « C'est dans la brèche de l'anomie que que prolifèrent les pressions multiples et contradictoires qui s'exercent sur le mangeur moderne : publicité suggestions et prescriptions diverses, et surtout de plus en plus, avertissements médicaux. La liberté anomique est aussi un tiraillement anxieux, et cette anxiété surdétermine à son tour les conditions alimentaires aberrantes » (Fischler). 

Cette dernière permet ainsi la prolifération de pressions diverses, favorisées par la surabondance alimentaire, les discours publicitaires, les prescriptions diverses, et plus récemment, les avertissements médicaux. 


Sources : 

  • POULAIN, Jean-Pierre, Sociologies de l'alimentation, Paris : Presses Universitaires de France, 2002.
  • FISCHLER, Claude, « Gastro-nomie et gastro-anomie, Sagesse du corps et crise bioculturelle de l'alimentation moderne », Communications, 1979.
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