janvier 9, 2021

La malbouffe, ennemi public n°1 ?

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Dernière mise à jour lefévrier 5, 2021

Les pizzas quatre fromages, les burgers, les plats préparés… Autant de nourritures qui cochent toutes les cases de la malbouffe. Alors, faut-il prendre le contrôle de notre alimentation pour déjouer les pièges du marketing alimentaire? Attention car qui dit contrôle, dit troubles alimentaires. Notre vision de la malbouffe montre toute l'irrationalité de nos comportements. Mais surprise, l'être humain est irrationnel!

Pourquoi sommes-nous accros à la malbouffe?

Steven Witherly, scientifique en alimentation, a demandé de répondre à cette question dans son rapport intitulé Pourquoi les humains aiment la malbouffeSelon lui, deux facteurs rendent agréable l'expérience de la malbouffe. 

On retrouve d'abord les oro-sentations, c'est-à-dire le goût, l'odeur qui participe à l'appréciation des aliments. Viennent ensuite la composition et l'équilibre entre les macronutriments (les glucides, lipides et protéines). 

Mais alors, comment les industriels alimentaires inclus-ils les fameuses fringales?  

Dans son rapport, Steven Witherly prend l'exemple de la crème brûlée. La surface est croustillante et la sous-couche d'une grande douceur, cela ne doit rien au hasard. Le scientifique appelle cela la dynamique des contrastesNotre cerveau apprécie la combinaison entre différentes sensations dans le même aliment, ce qui tend à rendre cet aliment addictif. 

Il explique aussi qu'à la première bouchée, les papilles gustatives doivent intervenir instantanément. Pour cela, les industriels misent sur la réponse salivaire du consommateur. Le crunchy des chips, les aliments émulsifiés comme le beurre ou le chocolat font partie de l'expérience de dégustation qui nous fait saliver. 

Autre phénomène expliqué par le scientifique, la disparition de la densité caloriquePrenons l'exemple de la mousse au chocolat, un produit d'un certain volume qui semble se dissoudre une fois dans votre bouche. Votre cerveau semble en réalité avaler du vide, ce qui le rassure, mais qui en redemande car sa sensation de rassasiement n'est pas assouvie. Et pendant ce temps, vous ingurgitez des calories.


Notre irrationalité dédramatise la malbouffe

La malbouffe, aussi soit mauvaise-elle pour notre santé, devrait-elle être alors restreinte? Si l'on parle en termes de poids, les personnes infiniment minces peuvent s'en accommoder à leur guise, sans crainte de prendre du poids. Le risque, c'est la détérioration de leur santé physique au fil des années. Faut-il alors choisir entre poids et santé? 

Une personne grosse (indice de masse corporel indique qu'au-dessus de 25, une personne est en surpoids.  Au-dessus de 30, elle est obèse. Être gros ou grosse est également une représentation. L'indice de masse corporel reste un indicateur de santé) préférera certainement se priver toute sa vie de malbouffe si elle avait la garantie que cela la ferait maigrir sans reprendre de poids. Car le marketing agro-alimentaire va complètement à l'encontre du marketing des régimes alimentaires. On pourrait penser que les deux nous veulent du bien, mais il en est tout autre.  

Nous avons compris que la malbouffe rassemble un certain nombre de résultats néfastes pour la santé. Si l'on met de côté la manipulation du marketing alimentaire, la malbouffe pourrait-elle être bénéfique d'un autre point de vue?

Pour la santé physique, il sera difficile de trouver des bons côtés. Mais pour le moral et la santé psychique, on peut y retrouver des bienfaits. 

Sans parler des troubles du comportement alimentaire, la malbouffe peut concentrer un certain nombre de plaisirs. Comme on parle de "junk food", on peut parler de "réconfort". Autrement dit, il s'agit d'aliments réconfortants et générant du bien-être lorsqu'ils sont consommés. 

Ce type de consommation prouve à quel point nous sommes irrationnels. Nous savons que la malbouffe est mauvaise pour notre santé, mais nous y trouvons malgré tout des bienfaits. Le problème n'est pas le manque de connaissances, mais notre comportement. L'esprit est résistant, et nous devons trouver nos réflexes comportementaux. On s'imagine que si les hommes et les femmes ont de mauvais comportements, c'est qu'ils sont ignorants. Qui ne sait pas qu'un BigMac n'est pas «sain» ? Nos décisions de consommation sont élargies par nos émotions et le contexte social. On ne fait pas toujours ce qui est dans notre meilleur intérêt à long terme, car notre irrationalité se manifeste par notre préférence pour le présent. Les résultats dans un avenir proche sont plus motivants que des résultats plus importants dans un avenir lointain. 

Si une personne vous propose un gâteau au chocolat alors que vous suivez une diète hypocalorique, vous savez que ce n'est pas dans votre intérêt à long terme. Mais ce gâteau a l'air tellement bon. Résultat : la diète peut attendre demain.


La malbouffe et les régimes sont-ils compatibles?

95% des régimes restrictifs aboutissent à un échec. Il est important de le rappeler pour comprendre la suite. Le corps n'apprécie pas être soumis à un semblant de famine. Pourtant, c'est ce qui se passe quand les calories absorbées par l'organisme ne sont pas en nombre suffisant. 

Les régimes alimentaires qui font référence aux diètes restrictives bannissent la plupart du temps ce genre de nourriture. Ils accordent parfois des «écarts» sur un rythme bien précis pour ne pas entraver la perte de poids. Mais manger sainement ne garantit pas non plus une perte de poids durable pour autant. Car 100 calories de carottes et 100 calories de frites, ça reste 100 calories. Le corps à des besoins, et les régimes entravent ces besoins en augmentant les sensations de faim et de frustration. Manger fast food ne nuit pas au poids si le corps le réclame et que les sensations corporelles sont entendues. Car manger de la malbouffe, c'est principalement une demande émotionnelle du corps, même si cette envie émane d'une publicité alléchante. 

Seul équilibre entre l'apport et la dépense de calories garantit une stabilité pondérale et ça, même si vous mangez une pizza tous les jours. Le cerveau ne fait pas la différence entre une calorie de qualité ou non. Avoir un apport énergétique suffisant pour faire fonctionner l’organisme est sa priorité. Alors oui, si l'on parle en termes de santé et de maladie, il est préférable de varier son alimentation et privilégier les aliments non transformés. Pourtant, combien de régimes vantent des aliments convertis en produits amincissants? 

Alors, cessez de diaboliser les aliments soi-disant grossissants.  


Sources :

  • WITHERLY, Steven, Pourquoi les humains aiment la malbouffe, Bloomington: iUniverse, 2007.
  • DESMURGET, Michel, TRICOT, Caroline, L'antirégime au quotidien, Paris: Belin, 2016. 
  • ASCH, David, L'irrationnel pour des meilleurs soins médicaux, 2018. [En ligne]. Disponible sur: www.ted.com
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